FONS BEATAE MARIAE – le monastère cistercien

Du temps des Spanheim, Kostanjevica est devenue un important centre économique, politique et administratif, située qu’elle était sur la frontière régionale de l’époque. En 1234, tout près de Kostanjevica, à la source de l’Obrho, Bernard Spanheim fonde un monastère cistercien pour renforcer son pouvoir économique et assurer à sa famille un lieu de repos éternel. 
 

Il dote le monastère d’un vaste domaine, l’un des plus riches de ceux que comptait à l’époque la région de Kranj. Ce monastère devient vite un centre important du point de vue de la religion, du savoir et de l’activité économique et commerciale, abritant durant certaines périodes jusqu’à 86 moines et laïques.
 

À l’époque de la Renaissance et du Baroque, on a rénové et agrandi le bâtiment originel de style gothique précoce. C’est au cours de la première moitié du 18^ème siècle qu’a été construite la coulisse baroque et ont été érigées les tours de défense, ornées d’une peinture de Fran Jelovšek. Une fois terminé, le bâtiment est devenu l’un des plus gros châteaux en arcades d’Europe.
 

Mais en 1786, l’empereur Joseph II a démantelé le monastère : le patrimoine a été transféré au fond religieux de la région de Kranj, les objets du culte vendus aux enchères, l’église désacralisée. Le bâtiment est devenu le siège d’une administration forestière et d’une étude de notaire, tandis que le nombre de ses occupants allait en augmentant.
 

Au lendemain de la deuxième guerre mondiale, il abrite les services d’Agrokombinat, de Labod et d’Iskra, mais le processus de délabrement entamé après la suppression de l’activité du monastère continue son œuvre jusqu’à l’incendie et l’effondrement en 1942/43, les années d’après-guerre apportant leur lot de destructions supplémentaires. Les premiers travaux de restauration et de protection ont été menés vers 1933 par les étudiants séminaristes du professeur France Stele, la rénovation en profondeur, commencée en 1957 après l’effondrement du clocher, étant en cours aujourd’hui encore.
 

L’ancien monastère a été déclaré monument culturel en 1989 et, en tant que tel, bénéficie d’une attention particulière de la part de l’État. Le bâtiment en lui-même ainsi que ses alentours offrent des conditions idéales pour l’organisation d’événements culturels, de concerts ou de représentations théâtrales. En 1974, le Musée Božidar Jakac y a élu domicile.